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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 19:19

La Havane. 4 Avril 2014

 

L’information contenue dans l’article de l’agence de presse nord-américaine AP confirme les accusations répétées du gouvernement cubain. Une fois de plus, il est démontré que le gouvernement des États-Unis n’a pas renoncé à ses plans de subversion contre Cuba, visant à créer des situations de déstabilisation dans le pays afin de provoquer des changements dans notre système politique. Des plans auxquels l’administration de ce pays continue de consacrer annuellement des budgets énormes.

Le gouvernement des États-Unis est tenu de respecter le Droit international, ainsi que les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies, et par conséquent, doit cesser ses actions illégales et secrètes contre Cuba, qui sont condamnées par le peuple cubain et l’opinion publique internationale.

Jeudi 3 avril 2014, 22h30

http://www.granma.cu/idiomas/frances/cuba-f/4abril-15declaracion.html

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 07:57

Après avoir purgé une peine de 15 ans de prison aux États-Unis pour espionnage, cet ancien agent du gouvernement cubain de passage à Paris témoigne.

Sébastien Madau : Quels étaient les objectifs de votre mission et de celle des autres Cubains avec lesquels vous étiez partis aux Etats-Unis ? Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous au moment où elle vous a été proposée ?

René Gonzalez : - Je suis allé aux Etats-Unis pour infiltrer des organisations terroristes cubano-américaines qui avaient commis plusieurs attentats à Cuba et qui étaient protégées par le gouvernement américain. C’est étrange, je n’avais pas vocation à cela (René Gonzalez était pilote d’avion de profession, ndlr). Je me suis posé la question avant d’accepter. On m’a expliqué que c’était basé sur le volontariat, que je pouvais refuser... Mais c’était mon devoir, pour Cuba. Je n’ai rien pu dire à ma famille. Cette décision a été un déchirement intérieur. En 1998, je ne m’attendais pas à être arrêté. L’arrestation a été brutale. Les autorités américaines emploient la violence. Une stratégie pour te faire faillir et perdre le moral.

Comment s’est déroulée l’enquête ?

- La seule charge que nous avons assumée, c’est celle d’être des agents étrangers ne s’étant pas enregistrés lors de notre arrivée aux Etats-Unis. Mais cela se comprend ! Toutes les autres charges sont fausses (espionnage, conspiration, projet d’assassinat...). C’est alors que la politique politicienne a commencé : quand la communauté d’exilés cubano-américains de Miami a demandé du sang.

Lors de l’interrogatoire, les autorités ont cherché à nous faire céder. Mais si tu cèdes au début, c’est fini. Après avoir supporté l’arrestation et les premiers jours de prison, c’était évident que nous supporterions le reste. Notre groupe a été confiné à l’isolement de manière arbitraire. Aux Etats-Unis, 97% des accusés ne vont pas jusqu’au procès car ils plaident coupable. Mais nous n’avons pas voulu car nous étions innocents !

Au total, dix personnes avaient été arrêtées. Cinq ont plaidé coupable. Et nous, les cinq autres, sommes allés jusqu’au procès. Mais le procès a été faussé. Il y a eu chantage, corruption et pressions.

Vous avez été séparés après votre arrestation. Comment saviez-vous que vous seriez plusieurs à résister et à refuser les accusations ?

- Nous ne le savions pas jusqu’au jour du procès. C’est au départ une décision individuelle. Il était impossible d’envisager le contraire. Puis les avocats nous ont informés que certains avaient cédé. Mais devant la Cour, nous sommes arrivés tous ensemble. Nous étions cinq à refuser de céder, tous dans notre bon droit, pour notre pays : Antonio Guerrero, Ramon Labañino, Gerardo Hernandez, Fernando Gonzalez (libéré en février dernier, ndr) et moi-même. Depuis, nous sommes restés comme un seul homme.

Le problème pour vous c’est que le procès a lieu à Miami, bastion de la communauté cubano-américaine hostile à la révolution cubaine.

- C’était irrationnel de tenir ce procès à Miami pour s’assurer un jury qui nous déclarerait coupables. Sans parler du rôle de la presse qui a été financée pour envenimer l’ambiance, comme l’ont d’ailleurs reconnu l’ONU et Amnesty international.

Un élan de solidarité s’est alors créé dans le monde entier à travers des comités pour votre libération. En étiez-vous informés en prison ?

- Le silence médiatique ne nous a pas empêché de recevoir de nombreuses marques de soutien, énormément de lettres notamment. Ces moments étaient de vrais moments de rire dans mon unité. Quand une valise de courrier arrivait, la moitié était pour moi. Mes codétenus me demandaient les timbres qui provenaient du monde entier. Un véritable élan de sympathie s’est créé.

Durant toutes ces années d’emprisonnement, qu’est-ce qui vous a fait tenir ?

- La morale. Vous savez, ils sont venus m’arrêter chez moi. Ils ont pris d’assaut ma maison et ont emmené ma femme et ma fille. Leur technique est d’user de la force pour te faire perdre ta dignité. La plus grande injustice était de voir qu’un gouvernement s’armait pour défendre des terroristes qui frappaient Cuba.

Je n’ai pas connu de moments de découragement... Peut-être parce que j’étais déjà vieux (il sourit, ndlr), et que j’ai appris à jouer avec mon temps. Même s’il y avait des mauvais jours, je ne me suis jamais dit : « je n’en peux plus, ça suffit ! ».

Le contact avec la famille, que l’on m’a empêché de voir pendant deux ans, m’a permis de rester digne, de résister. J’ai appris de la prison que tu es le seul à pouvoir agir sur ton moral et ton esprit. L’humour m’a aussi aidé à transformer les mauvais moments en bons moments.

Enfin, je me disais que j’étais heureux avant le jour de mon arrestation. Il n’y avait donc pas de raison pour que je ne le sois plus ensuite à cause d’un maton qui m’avait jeté au trou.

Vous et vos camarades avez été arrêtés sous la présidence de Bill Clinton. Barack Obama a été élu pendant votre incarcération. Avez-vous cru en un geste de sa part en votre faveur ?

- J’ai eu un espoir même si je ne me suis jamais fait trop d’illusions sur les présidents américains. Je m’attendais à ce qu’il fasse plus. Pas grand chose, mais juste quelque chose. Il m’a déçu. Il lui manque une colonne vertébrale. Il subit trop de pressions de la droite qui ne supporte pas qu’il soit jeune, noir et un intellectuel. Il passe trop de temps à composer avec elle. Pour rien.

Pour quelles raisons estimez-vous alors que le climat est plus favorable aujourd’hui pour obtenir la libération des trois derniers Cubains encore emprisonnés ?

- Quand nous avons été arrêtés en 1998, le continent était frappé par les politiques néolibérales. Cuba était isolée politiquement. La seule petite lumière, c’était Hugo Chavez au Venezuela. A l’époque, l’horizon, c’était l’ALCA (traité de libre-échange d’orientation ultralibérale initié par les Etats-Unis sur le continent américain, ndlr). Mais tout cela a heureusement été enterré. Des choses ont bougé aux Etats-Unis, l’opinion envers Cuba a changé. La position de l’Union européenne aussi. La politique des Etats-Unis vis à vis de Cuba est obsolète. Il faut en profiter.

Il faut se rassembler pour exiger de Washington la libération de mes trois camarades. Des sollicitations d’élus américains auront lieu en juin. C’est le bon moment pour faire du lobby envers les parlementaires. Justice, politique, solidarité : tout est lié. La légalité a été déguisée contre les Cinq. Si la solidarité se joint à cette équation, elle devra être entendue par la justice. Un président par ici, un Premier ministre par là, des élus de gauche partout dans le monde doivent être sensibilisés. Il faut les solliciter. Le fait que 76 sénateurs américains aient demandé au président Obama de régler ce cas est une preuve que les détenteurs des intérêts américains se demandent s’il est toujours utile de continuer avec cette affaire. Aujourd’hui, Fernando Gonzalez et moi-même sommes libres. Trois d’entre nous restent en prison (dont un, Gerardo Hernandez, condamné à perpétuité, ndlr). Nous nous sentons en parfaites conditions physiques et morales pour mener cette bataille. Nous devons êtres dignes des efforts déployés pour obtenir notre libération.

Une partie de la campagne de solidarité était directement dirigée vers le peuple américain. Si vous deviez lui transmettre un message, quel serait-il ?

- Il faut être réaliste. Le peuple américain n’a pas eu son mot à dire sur notre affaire, par manque d’information. Nous ne pouvons pas attendre qu’il sorte dans la rue pour nous défendre. C’est une société individualiste dans laquelle l’individu a peur de perdre ce qu’il possède. Le plus important serait qu’il se demande si c’est toujours utile de nous défendre. Mais il y a aussi des gens courageux là-bas et ils ont besoin de notre aide.

La décision serait alors politique ?

- Oui car toutes les décisions ont été politiques jusque-là. Il faut trouver une manière efficace d’interpeller les bons interlocuteurs. Même si, bien sûr, c’est toujours important de faire connaître notre histoire au plus grand nombre. Quand les Etats-Unis se rendront compte qu’il n’est plus convenable de garder en prison les trois Cubains, ils régleront l’affaire politiquement.

Un ressortissant américain contracté par la CIA, Alan Gross, est actuellement emprisonné à Cuba après une condamnation pour avoir transmis du matériel informatique à des groupes de la dissidence. Pensez-vous qu’un échange de prisonniers soit envisageable ?

- C’est en effet lié. Il y a eu des avancées. Cela peut également faire partie de l’équation. Pendant de nombreuses années, le gouvernement américain a demandé une libération unilatérale et il a mis longtemps à comprendre que Cuba ne céderait pas. Trop de temps a ainsi été perdu. Aujourd’hui, la situation a changé. Pour régler ces affaires, les Etats-Unis doivent se mettre autour de la même table que Cuba.

Après quinze ans d’absence, comment votre retour s’est déroulé à Cuba ?

- Cuba a changé mais j’étais informé par ma famille notamment, ou l’ambassade. Aussi, je n’ai pas été trop surpris par la Cuba que j’ai retrouvée. Le pays a fait des concessions car il était obligé de s’adapter à son temps pour améliorer ses conditions d’existence. C’est un processus naturel et Cuba ne pouvait pas rester isolée. Ensuite, j’ai noté des différences chez les Cubains par rapport à ma génération. C’est le même peuple mais davantage solidaire et politisé. C’est un plus pour développer notre socialisme, tout en menant des débats sur la recherche de plus de justice et d’une société plus égalitaire. Il fallait décentraliser l’économie. Cela me convient. Il faut voir maintenant la pratique.

Si c’était à refaire, le referiez-vous ?

- Nous referions la même chose. Il n’y a aucun doute : nous avons fait ce qui était bon. Et après avoir fait encore mieux connaissance avec l’ennemi durant ces quinze années, j’ai encore moins de doutes.

Entretien réalisé par Sébastien Madau. [ Journaliste au quotidien La Marseillaise]

Source : La Marseillaise des BdR Est n°21043, dimanche 23 mars 2014

Via Esteban

Pour en savoir plus sur l’affaire : "Cinq cubains à Miami : le roman de la guerre secrète entre Cuba et les États-Unis", de Maurice Lemoine, Ed. Don Quichotte, 2010. "Washington contre Cuba : un demi-siècle de terrorisme/ l’Affaire des Cinq", de Salim Lamrani, Ed. Le Temps des Cerises, 2005.

URL de cet article 24904
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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 13:55

René Gonzales 2

L’ambassade de Cuba avait convié quelques organisations amies impliquées dans la solidarité avec les Cinq Héros de Miami à rencontrer René Gonzales, libéré des geôles US, à l’occasion de son passage à Paris.

Léon Landini, président du Pôle, Daniel Antonini, et Marion qui dans le cadre de ses études d’interprétation travaille sur un mémoire qui a pour thème l’acharnement de la justice étasunienne à l’égard des « Cinq ».

Ces militants avaient été envoyés aux Etats Unis pour essayer de découvrir les auteurs d’expéditions terroristes vers Cuba, menées à partir de groupes paramilitaires d’exilés anti-castristes, en Floride, à Miami, lieu de regroupement de bon nombre d’exilés cubains.
Des attentats avaient fait près de 2000 morts et des dommages très importants sur des installations touristiques, des aéroports cubains. Luis Posada Carriles et Orlando Bosch, coupables de sabotage en plein vol d’un avion civil, avec à la clé 73 morts, sont, à ce jour, toujours impunis.

René Gonzales 5Dès juin 1998, la sécurité cubaine avait transmis aux USA, pour qu’ils agissent, un dossier exhaustif sur les activités terroristes menées contre Cuba depuis le sol américain. Mais au lieu de mettre hors de nuire les terroristes, ce sont les cinq cubains, qualifiés d’espions, qui seront jetés en prison. De cellules disciplinaires en unités spéciales d’isolement (en violation des règlements pénitentiaires US), ils attendent l’ouverture de leur procès le 6 décembre 2000. Ils sont accusés d’avoir porté atteinte à la sécurité nationale américaine, d’avoir conspiré pour commettre des assassinats, d’avoir utilisé des faux papiers, de n’avoir pas respecté l’obligation de se déclarer agents étrangers. Pourtant aucune violence, aucune destruction n’ont été perpétrées par eux.

Les peines sont lourdes. Gerardo Hernandez  : détention à vie ; Ramon Labanino , Antonio Guerrero: perpétuité ; Fernando Gonzalez et Gerardo Gonzalez (aucun lien de parenté) : respectivement 19 et 15 ans de prison.

Les cinq condamnés sont répartis dans des prisons éloignées.

René Gonzales 8En 2005, la Cour d’Appel d’Atlanta constate qu’aucun délit contre la sécurité nationale américaine n’a été commis et annule le verdict de Miami. Un nouveau procès aura lieu. Antonio voit sa peine de perpétuité commuée en une peine de 21 ans. Ramon passe de perpétuité à 30 ans d’emprisonnement, Fernando de 19 ans à 17 ans ; René et  Gerardo peines confirmées.

Au fil des questions réponses, René détaille leur arrestation et les interrogatoires musclés, leur placement en cellule d’isolement dans des prisons différentes, l’interdiction faite aux épouses et aux enfants de leur rendre visite… et pas un n’a cédé, aucun ne s’est renié. René qui libéré de prison a été contraint de rester en résidence surveillée à Miami durant 18 mois explique qu’il a du rester caché , en clandestinité en quelque sorte pour éviter d’être victime des groupes terroristes qu’il avait infiltré.

René Gonzales 1Prenant la parole en tant que président du Pôle, Léon Landini salue le courage des « Cinq », comparant leur calvaire à celui de ses 52 camarades ( dont lui- même : NDR) torturés par les Nazis et dont aucun n’a parlé.
Visiblement ému, René a remercié Léon précisant qu’il était fier de recevoir l’hommage d’un homme tel que lui et que depuis son arrivée dans notre pays il avait pensé à cette terre de Résistance que fut la France.

En conclusion il a demandé  que l’action pour la libération des « Cinq » ( tant que tous ne seront pas libérés, Fernando tout récemment rentré à Cuba et lui-même se considèrent toujours comme des prisonniers de l’Empire) s’amplifie car les conditions d’un règlement n’ont jamais été aussi favorables…… d’autant que de part le monde les militants pour la libération des Héros cubains compte deux unités supplémentaires : Fernando et lui-même !

par DA

photo Michel Taupin Cuba Si France

http://www.initiative-communiste.fr/articles/international/cuba-rencontre-rene-gonzales-liberte-les-5/

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 22:37

La remarquable réussite d’Evo Morales !

Que ça fait du bien ! Des dirigeants politiques intègres, compétents et courageux, qui transforment leur pays en alliant le développement économique, la solidarité et la démocratie. Où ça ? En Bolivie ! Evo Morales et le Mouvement vers le socialisme (MAS) sont au pouvoir depuis huit ans, et ça marche. Le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud décolle.

C’est peu dire que les braves gens d’ici attendait avec morgue de voir ces Indiens, amis de Chávez, se prendre un splendide râteau. A l'épreuve des faits, le résultat est une réussite peu commune, et Evo Morales ne lâche rien : « Le socialisme c’est le bien-être, c’est partager la richesse. C’est ce que faisaient nos ancêtres, à une plus grande échelle, avec la technologie et la modernité productive ».

Restaurer l’Etat

L’équipe d’Evo Morales est arrivé au pouvoir en 2006 par une magnifique victoire électorale qui faisait suite à des années de luttes sociales et politiques. Le libéralisme économique avait ruiné l’Etat, la masse de la population vivait de l’économie souterraine, et des parties entières du territoire menaçaient de faire sécession. Le nouveau régime a pris le taureau par les cornes pour restaurer l’Etat et son autorité.

Le premier volet, dès mai 2006, a été la nationalisation du secteur des hydrocarbures. Depuis, quinze grandes entreprises pétrolières, cimentières et minières sont passées sous le contrôle de l’Etat. L’une des richesses prometteuses est le lithium, présent en masse dans le Salar de Uyuni, le grand désert de sel, et toute concession pour son exploitation est désormais interdite. Des choix politiques qui parlent pour un mouvement né en révolte à la privatisation de l’eau, au début des années 2000.

Le prix des hydrocarbures étant à la hausse, les recettes publiques se sont accrues,… et comme le gouvernement gouverne, l’argent est resté au pays, au lieu de partir vers les maisons-mères des compagnies. Entre 2005 et 2008, les recettes de l’Etat ont bondi, passant de 58 à 401 dollars par habitant, pour atteindre 20 % du PIB.

Le gouvernement a bloqué l’argent, pour se faire une grosse cagnotte : les réserves – 8,4 milliards de dollars – atteignent 47 % du PIB. Et c’est géré : l’inflation qui était folle a été maîtrisée, le budget laisse un excédent lié aux recettes pétrolières, et depuis 2006, la moyenne de croissance est à 5,2 % par an. En 2013, le chiffre est 6,5 %, permettant à l’Etat d’investir directement plus de 4,3 milliards d'euros dans l’économie nationale.

Assis sur ce trésor, le gouvernement, pour percuter la crise de 2009, a lancé un programme de création d’infrastructures et de soutien à la consommation. Deux moteurs, donc : les exportations de matières premières et la demande intérieure. Les richesses exploitées sont essentiellement le gaz, et le lithium, et le gouvernement veut sur place des usines de transformation, pour exporter avec une forte valeur ajoutée.

Lutter contre la pauvreté

Le camarade Evo respecte son engagement de lutte contre la pauvreté, avec « un nouveau modèle économique social productif », dont la base est un vrai programme de redistribution de la richesse nationale à destination de la population la plus pauvre, dans le cadre de politiques déterminées.

Comme on ne fait rien sans argent, le régime a créé dès 2007 la Banque de Développement Productif qui accorde des prêts aux petits agriculteurs, et l’Entreprise de Soutien à la Production Alimentaire (EMAPA) qui finance l’achat des marchandises aux petits et moyens producteurs, pour ensuite les revendre au reste de la population. Résultat : une augmentation de 17 % des surfaces cultivées par les petits paysans, et la stabilisation des prix agricoles. Felipe Jaramillo, directeur de la Banque mondiale pour ce secteur, reconnait que « La Bolivie est de moins en moins un pays à bas revenus » et qu’elle « ne devrait pas tarder à entrer dans la catégorie des pays à revenus moyens ».

La population attend beaucoup de ce « gouvernement des mouvements sociaux ». Alors que s’approchait la réélection de 2009, les Etats-Unis avaient rompu les accords commerciaux qui existaient avec la Bolivie, et tenté le plan classique des manips de l’opinion. Mais, ils se sont cassés les dents.

Il faut dire qu’Evo Morales a respecté son engagement de combattre le « colonialisme interne » de l’Etat bolivien, avec l’exclusion structurelle de la majorité indienne du pays. Le premier mandat s’est clôt avec l’adoption de la nouvelle constitution de janvier 2009, remplaçant « l’Etat républicain » par « l’État plurinational », avec des actions résolues en faveur des droits des Amérindiens, et des structures de décisions qui ne limitent pas la démocratie au vote, une fois tous les quatre ans.

Une réussite remarquable appelée à rejaillir sur l’ALBA – Alternative bolivarienne pour l’Amérique latine –, une union politique et économique lancée par Hugo Chávez. Evo Morales résume : « Nous avons atteint aujourd’hui 35 % de participation de l’Etat dans l’économie nationale. C’est ce qui a permis de changer l’image de la Bolivie dans le domaine économique et financier. Le fait d’avoir dans le passé tout laissé entre les mains du secteur privé nous a fait hériter d’un peuple mendiant et d’un Etat mendiant et dépendant des organismes internationaux. Tout cela, nous l’avons changé en peu de temps. Durant ces huit années de gouvernement, nous avons démontré que l’Etat est capable de gérer ses entreprises. C’est ce qui a conduit à ces résultats. »

Les élections de 2014 se présentent pas mal pour Evo Morales, à 60% dans les sondages, et face à une opposition divisée.

 

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http://prenezlepouvoir.over-blog.com/2014/03/la-remarquable-reussite-d-evo-morales.html

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 18:00

Intervention lors de la journée « Sur les pas de Chavez », le 5 mars 2014, à Paris. Retranscription à partir de quelques notes griffonnées, de mémoire et complétée par quelques précisions. VD

 

 

 

 

 

Bonsoir,

C’est la première fois que je me retrouve devant un pupitre. Et c’est la première fois que je rends publiquement hommage à un disparu.

Il y a deux façons de rendre hommage à une telle figure : à partir d’une analyse historique, ou à partir d’une vision personnelle. Et comme je ne suis pas un historien, je vais vous présenter ma vision personnelle.

Mon premier contact physique avec l’Amérique latine au eu lieu au mois de juillet 1982, au Nicaragua, lors du 3ème anniversaire de la révolution sandiniste. Une foule nombreuse et compacte se pressait dans la ville de Matagalpa. Ce fut par la même occasion ma première expérience de cette tradition qui consiste à scander le nom d’un camarade disparu et la foule de répondre d’une seule voix, à l’énoncé de chaque nom, « Presente ! ».

C’est une expérience qui m’a marqué. Cette façon de dire « on n’oublie pas », cette manière de voir le passé et les disparus non pas comme des éléments caducs, désuets ou dépassés, mais bien comme des éléments constitutifs à part entière du combat présent.

Ce fut une expérience marquante car elle prenait de court et même à contre-pied quelqu’un qui venait d’une société où les politiciens professionnels aiment dire des trucs du genre « le passé, c’est le passé, je préfère regarder vers l’avenir ». Une société où même la Libération et le programme du Conseil National de la Résistance sont déjà de « l’histoire ancienne ».

Ce qui introduit une première idée forte : à vision historique, comportement historique.

Une deuxième idée forte me vient par le biais de celui qu’on surnomme le Général des Hommes Libres, Augusto Cesar Sandino, qui, dans son premier manifeste politique adressé au peuple Nicaraguayen en 1927, écrivait ceci «  Celui qui n’exige rien de sa patrie, même pas un morceau de terre pour y être enterré, mérite d’être écouté. Et même plus que d’être écouté, mérite d’être cru. »

Ce qui m’amène à cette deuxième idée forte : la vérité est certifiée par l’abnégation.

De Bolivar à Chavez, en passant par José Marti, Fidel Castro, le commandant Marcos, et tous les autres : nous y voilà, nous y sommes. Au cœur même de la différence fondamentale qu’il y a entre un politique qui parle de révolution (ou pas), et un révolutionnaire qui fait irruption – j’ai presque envie de dire « contraint et forcé » - dans le champ politique.

Une troisième idée forte surgit à partir des images de Chavez (des images non « officielles ») , dans un documentaire d’Oliver Stone, South of the border. Je me souviens que ma première réaction a été de me dire que ce Chavez était quelqu’un à qui on poserait facilement la main sur l’épaule. Une impression donnée probablement parce qu’on sentait que l’inverse était tout aussi vraie.

Et puis il y avait aussi ce regard, un regard qui ne trompe pas, le regard de l’amoureux. Oui, Chavez, comme Bolivar, comme tant d’autres, était un amoureux, un grand amoureux. Il éprouvait un grand et authentique amour pour le peuple.

Je me permets d’ouvrir une parenthèse : j’avoue que si j’ai pu assez tôt et assez facilement intellectualiser cette idée d’amour envers le peuple, le sentiment en lui-même m’était étranger. Pour moi, aimer tout un peuple, ça ne voulait rien dire. Peut-être parce que je n’avais pas saisi la subtilité entre aimer un peuple et aimer le peuple. Et probablement aussi parce que je n’avais pas encore fait connaissance avec Cuba. (En amour, comme en tout, il faut bien une première fois.) Fin de la parenthèse.

Chavez était donc mu par une vision historique. Combien de conversations a-t-il échangées avec Bolivar ? Beaucoup, sans doute.

Chavez avait aussi la fougue et l’énergie d’un amoureux. Combien de nuits blanches passées dans son bureau, à lire, à réviser, à apprendre ? Beaucoup, sans doute.

Et Chavez était quelqu’un qui non seulement méritait d’être écouté, mais plus que ça, méritait d’être cru.

Alors, oui, j’avoue qu’en apprenant la mort d’Hugo Chavez, j’ai pleuré. Ce fut bref, mais intense.

En réalité, je n’ai pas pleuré la mort de Chavez, j’ai pleuré l’incommensurable injustice qui lui a été faite avant, pendant et après.

J’ai pleuré l’insondable médiocrité et bêtise de tous ces gens de très peu qui ne m’ont jamais inspiré autre chose qu’une vague indifférence ou mépris.

J’ai pleuré devant ce cirque occidental animé par des couillons, des abrutis, des charlatans, des « spécialistes », des nullités, des médiocres, des salauds, des omniprésents, des va-t-en guerre humanitaires – j’en ai toute une liste comme ça - qui se sont déchaînés contre celui dont Lula disait qu’il était « le plus légitime d’entre nous ».

Alors j’aimerais conclure selon la tradition dont j’ai parlé en introduction. Aux camarades latinos présents dans cette salle, si je fais l’appel d’un grand et cher camarade disparu, et si j’appelle le nom de Hugo Chavez, que me répondez-vous ?

[la salle : Presente !]

Merci.

Viktor Dedaj
5 mars 2014

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 21:00

La Havane. 26 Février 2014

Katu Arkonada

LE 22 janvier, la Bolivie a fêté le 4e anniversaire de l’État plurinational, ainsi que le début de la 9e année du gouvernement du président Evo Morales et de son Mouvement vers le socialisme (MAS).

Ces huit années de gouvernement ont été marquées par la mise en place d’un projet politique par et pour les couches populaires, qui durant la phase de la lutte politique rebelle dans la période 2000-2005, sont passées de la résistance à la proposition et de la proposition au gouvernement.

L’on pourrait concevoir ces quatre premières années de gouvernement (2006-2009) comme un deuxième cycle où le mouvement populaire est passé du gouvernement à la prise du pouvoir, après avoir vaincu politiquement, militairement et électoralement la droite raciste qui osa s’attaquer à l’Assemblée constituante, incendier des institutions publiques à Santa Cruz et se livrer à des actes de racisme à Sucre, et après avoir consolidé les ruptures sociales, politiques et épistémologiques qui d’une certaine manière s’étaient cristallisées dans la nouvelle Constitution politique de l’État, qui remplaça le vieil État républicain et instaura un État plurinational.

Un troisième cycle vient de s’achever avec la célébration des quatre premières années d’un État plurinational (2010-2013) et l’entrée de la Bolivie dans une année de transition, mais tout aussi importante, avec les élections présidentielles prévues en octobre prochain. Ce cycle de quatre ans pourrait être qualifié comme le cycle de la gestion, et en ce sens il serait bon de consulter le discours du président Evo Morales à l’Assemblée législative plurinationale, le 22 janvier.

RENFORCER LA DÉMOCRATIE ET LA GESTION

Ces quatre années d’État plurinational ont été marquées par le renforcement de la gestion et de la démocratie. Dans son discours du 22 janvier, le vice-président Alvaro Garcia Linera soulignait que la démocratie bolivienne avait cessé d’être une démocratie fossilisée pour devenir un processus vivant.

Face à une droite (et j’ajouterais une nouvelle-vieille sociale démocratie) qui a perverti le concept de démocratie, les frontières de cette démocratie s’élargissent. L’action collective, la gestion des biens communs, la participation des mouvements sociaux aux prises de décisions et à l’adoption de nouvelles lois, la transparence et le contrôle social… Bref, en Bolivie la politique a été récupérée comme un bien commun et les limites de la démocratie ont été élargies au-delà de celles qui avaient été fixées par le néolibéralisme.

En Bolivie, la démocratie est plus que la tenue d’élections tous les quatre ou cinq ans, c’est plus que la démocratisation de la gestion gouvernementale : c’est l’élargissement du champ de bataille qu’est l’État, avec de nouvelles règles du jeu venant de la base et de la gauche.

La démocratie en Bolivie est plus que le respect des droits de l’Homme. C’est l’élargissement des droits collectifs. La démocratie en Bolivie c’est, en définitive, le gouvernement du peuple et pour le peuple.

Dans ce pays de l’Altiplano, l’on assiste à de réelles avancées du processus de changement, notamment à une démocratisation de la santé et de l’éducation grâce à l’élargissement du budget destiné aux secteurs prioritaires. Le gouvernement a amorcé la deuxième phase de la nationalisation des hydrocarbures dans le cadre de son industrialisation, et selon la Commission économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL), la Bolivie est la troisième économie de l’Amérique latine pour ce qui est du taux de croissance (6,5% en 2013). L’on assiste à un rôle de plus en plus important de l’État dans l’économie bolivienne (35%).

La Bolivie est devenue une référence internationale en assumant la présidence du G77+ la Chine, et après son retour historique au sein de la Convention unique des Nations Unies sur les stupéfiants de 1961, qui reconnaît la mastication et l’usage médical de la feuille de coca. Par ailleurs, à l’initiative de la Bolivie, l’Assemblée générale de l’ONU a reconnu l’accès à l’eau potable et à un assainissement de base comme des droits essentiels, le 22 avril comme la Journée internationale de la Terre-Mère, et 2013 comme l’Année internationale du quinoa.

Mais par delà les chiffres, les données et les avancées, une série d’événements se sont déroulés de décembre à janvier qui ont contribué à l’affirmation du sentiment national d’un peuple habitué à la défaite : la mise en orbite du premier satellite bolivien Tupac Katari, construit en Chine, visant à consolider la démocratisation des télécommunications, notamment en milieu rural ; la présidence du Sommet organisé pour les 50 ans du G77+la Chine à Santa Cruz, et le passage du Rallye Dakar en territoire bolivien.

Si nous ajoutons à ceci que chaque année l’économie bolivienne (Produit intérieur brut) affiche une croissance de plus de 4,5%, on peut comprendre pourquoi la popularité de Evo Morales est de l’ordre de 60%.

À L’HORIZON 2014

Alors que les intentions de vote pour le parti au gouvernement sont d’environ 60%, l’opposition bolivienne est aujourd’hui divisée entre trois candidats-partis qui réunissent environ 30% des voix contre le processus de changement : le Movimiento Sin Miedo (Mouvement Sans peur) de Juan del Granado (centre gauche), le Front élargi de Samuel Doria Medina (droite néolibérale), un homme d’affaires propriétaire des franchises Burger King en Bolivie et de la principale cimenterie du pays, et le Mouvement démocrate social du gouverneur de Santa Cruz, Ruben Casas (droite régionaliste).

Par conséquent, une opposition fractionnée et dépourvue de projet face à un gouvernement ayant transformé la révolution politique et de décolonisation en une gestion visant à démanteler le néolibéralisme, à améliorer les conditions de vie des couches populaires et à récupérer le pays pour les Boliviennes et les Boliviens, avec pour principal défi de continuer d’approfondir le processus de changement.

Pour ce faire, il sera nécessaire de renforcer le projet politique et de trouver un équilibre entre les processus de formation et d’approfondissement politique ; préserver le soutien électoral dans l’ouest du pays et l’étendre à l’est, voire aller chercher une victoire électorale à Santa Cruz. Le parti au gouvernement devra gagner d’autres secteurs à sa cause afin d’élargir sa base sociale, tout en maintenant la cohésion du noyau dur des mouvements sociaux et des peuples indigènes qui ont contribué à façonner ce projet social. Ces aspects permettront d’assurer la victoire électorale et de radicaliser encore davantage le processus.

Dans tous les cas, le Mouvement vers le Socialisme (MAS), se doit d’être prêt à faire face à un scénario de déstabilisation qui chercherait à éroder l’image du président Evo Morales face aux prochaines élections du mois d’octobre, que ce soit à travers des conflits qu’à travers une éventuelle guerre économique, comme on a pu le constater au Venezuela.

La Bolivie vit aujourd’hui une période d’importants changements politiques, sociaux et économiques. Le président Evo Morales a appelé à ne pas craindre le chemin vers le socialisme communautaire. « Le socialisme c’est le bien-être, c’est partager la richesse, c’est ce que faisaient nos ancêtres, à une plus grande échelle, avec la technologie et la modernité productive », a-t-il souligné. (Tiré de Rebelion)

 

URL de cet article :
 
http://www.granma.cu/frances/notre-amerique/26febre-4%20ans.html

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 09:07

Une vidéo de cinq minutes, du réalisateur Dominique Gautier, pour la solidarité avec le VENEZUELA
Nous vous proposons de la diffuser largement

Montez-la sur vos blogs, vos sites...

Palante! Si, podemos!

Jean Ortiz

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 09:04

bloqueo-cartel

             Londres, 24 février – Le quotidien britannique « The Financial Times » a signalé que le blocus étasunien contre Cuba est honteux , anachronique et un échec raison pour laquelle le moment est venu de changer cette politique qui est menée depuis plus d’un demi-siècle.

Dans un éditorial su ce thème, le Financial Times, quotidien spécialisé en questions financières, critique la position agressive maintenue par Washington contre La Havane. Il relève également que le moment n’a jamais été aussi propice pour une nouvelle approche.

L’éditorial indique qu’aux États-Unis, l’on assiste à l’effritement du bloc anticubain défenseur du siège économique, commercial et financier, décrété dans le but de provoquer l’asphyxie du projet révolutionnaire cubain, un objectif qu’il n’a pas atteint.

« Les résultats d’un sondage fait par l’Atlantic Council, des États-Unis ont révélé que la majorité des Étasuniens y compris ceux d’origine cubaine, appuient la normalisation des relations » rappelle le Financial Times qui souligne aussi que, sur le plan international, l’Union Européenne a d’ores et déjà exprimé son intérêt pour la recherche d’une nouvelle approche dans ses liens avec Cuba et que des pays d’Amérique Latine entretiennent des liens tout à fait normaux avec elle.

« Par conséquent -ajoute le Financial Times- s’ouvrir maintenant à Cuba, améliorerait l’image de marque des États-Unis dans la région ».

Ce quotidien britannique indique que l’administration Obama a assoupli certaines restrictions, principalement en ce qui concerne les voyages et les envois d’argent.

« Cependant, souligne-t-il- il faut éliminer des barrières en ce qui concerne des questions comme les voyages à Cuba de ressortissants étasuniens, élargir la liste d’exportations autorisées et encourager l’activité commerciale bilatérale.

Ce quotidien met l’accent sur le fait que le blocus étasunien a infligé à Cuba des pertes économiques dépassant 1 billion 157 milliards de dollar.

Le Financial Times se prononce également en faveur de l’élimination de Cuba de la liste de pays qui, de l’avis de Washington, promeuvent le terrorisme dans le monde, liste qu’il élabore chaque année.

« La Havane a joué un rôle essentiel dans les conversations de paix de la Colombie. L’inclusion systématique de Cuba dans cette liste, qui implique des structures financières compliquées, la transforment en une moquerie » – souligne ce quotidien-.

Source: RHC

URL de cet article :

http://radiofloridafrances.wordpress.com/2014/02/24/le-financial-times-signale-que-le-blocus-etasunien-contre-cuba-est-honteux-anachronique-et-un-echec/

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23 février 2014 7 23 /02 /février /2014 08:04
 

Le Président de la République, Nicolas Maduro, a déclaré vendredi que la Révolution bolivarienne doit faire face à la campagne la plus brutale contre lui depuis 2002, depuis le coup d’Etat contre le Commandant suprême Hugo Chavez.

"La Révolution bolivarienne fait face à la campagne la plus brutale de ces dernières années", a-t-il déclaré depuis le Palais de Miraflores à Caracas, où il donnait une conférence de presse aux médias nationaux et étrangers "pour partager des opinions, des informations, pour pouvoir débattre des opinions des journalistes et répondre aux questions sur la situation dans laquelle se trouve le Venezuela".

Dans une transmission de la Venezolana de Televisión, il a déclaré qu’à l’heure actuelle certains médias comme CNN participent à des campagnes conçues par la droite, "comparable à ce qui a été fait avec le Commandant Chavez à la fin de 2001 et début 2002."

Il a assuré que " les médias internationaux ont créé une campagne pour me diaboliser comme ils le faisaient avec le Commandant Chavez " et que c’est " la même campagne de diabolisation pour isoler la Révolution bolivarienne.

" Pour cette raison , il a noté l’importance pour les vénézuéliens et les gens du monde entier de se souvenir du coup d’Etat du 11 Avril 2002, et a exhorté les médias à diffuser des documentaires qui dépeignent la réalité historique de l’époque comme "Puente Llaguno,claves de una masacre", d’Angel Palacios et du documentaire irlandais, "La révolution ne sera pas télévisée".

"Le Venezuela doit se souvenir de cela et vous devez le rappeler" et a affirmé que "le Venezuela est un pays de liberté sans limite.

Les médias internationaux créent de faux scénarios

Le chef de l’Etat a déclaré que les médias internationaux , au travers d’une guerre psychologique , visent à créer la perception que le Venezuela est au bord d’une guerre civile.

C’est ainsi que l’a rapporté Maduro, à propos du déroulement des violences entreprise ces derniers jours par des mouvements de droite dans le pays.

Il a expliqué que des médias comme CNN , Univision , Telemundo , Fox news et NBC, entre autres , sont les promoteurs d’une campagne médiatique pour montrer un faux déroulement des évènements.

" Ces médias insinuent qu’ au Venezuela il y a un groupe de paisibles étudiants, opposés à un gouvernement illégitime qui a volé l’élection et qui les réprime. Et ceci est répété des millier de fois, averti Maduro ".

À cet égard , il a exprimé la nécessité pour le peuple vénézuélien d’affronter et de surmonter ces nouvelles attaques.

"Maintenant, nous sommes prêt, avec l’expérience que notre pays, notre révolution et notre peuple a accumulé, à faire face à cette terrible campagne de préparation de guerre au Venezuela et contre le Venezuela ", s’est-il exprimé.

Ils essaient de diviser l’Amérique latine

Le président Maduro a indiqué que l’objectif de la campagne de diabolisation contre la Révolution bolivarienne, orchestré par la droite, a pour but de diviser l’Amérique latine.

"L’ objectif de cette campagne internationale est d’essayer de diviser l’Amérique latine et la droite de l’Amérique latine est alignée contre le Venezuela", a-t-il affirmé.

Il a rappelé les accusations du président Juan Manuel Santos, sur les prétendues expulsions de résidants colombiens. Des allégations qu’ il a qualifiées de fausses.

"Le président Santos ment en disant qu’ici les Colombiens sont poursuivis", et il a précisé que "celui qui déteste la Colombie c’est l’oligarchie".

Il a également lancé un appel aux présidents du Chili, Sebastián Piñera et de Ricardo Martinelli du Panama qui se sont prononcé en faveur de la droite dans cette lutte présumée à défendre la démocratie. "Je fais appel à eux pour qu’ils ne se joignent pas à cette attaque pour diviser l’Amérique latine en agressant le Venezuela", a-t-il exhorté.

Un coup d’Etat depuis les Etats-Unis

Le président de la République a indiqué que c’est le gouvernement des États-Unis qui a donné l’ordre de renverser son gouvernement.

"Les agences dépendantes du pouvoir des Etats-Unis avaient déjà donné l’ordre pour renverser le gouvernement constitutionnel que je préside" a-t-il dit en référence aux actes de vandalisme perpétrés par des groupes fascistes dans le pays le 12 Février.

Article original : Maduro : Revolución Bolivariana enfrenta la campaña más brutal en su contra desde 2002 http://www.psuv.org.ve/?p=72467

Traduction Bernard Tornare

»» http://b-tornare.overblog.com/2014/02/maduro-la-r%C3%A9volution-boliva...
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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 14:07
Par Maurice Lemoine  |  20 février 2014 
Journaliste

Tout commence, en apparence, dans l’Etat de Táchira. Le 6 février, au terme d’une manifestation théoriquement convoquée pour protester « contre l’insécurité », un groupe de quelque 80 étudiants cagoulés incendie la guérite de la résidence du gouverneur, brise le portail et s’en prend violemment au bâtiment, avec un solde de onze blessés, dont neuf policiers. Dans les jours qui suivent, réclamant la libération des personnes arrêtées lors de ces désordres, d’autres manifestations se déroulent dans l’Etat de Mérida, débouchant à leur tour sur des actes de violence et de nouvelles détentions. Le 12 février, les événements s’emballent et prennent une tournure dramatique : à Caracas, une nouvelle démonstration se termine, devant l’immeuble du Ministère public (le siège du pouvoir judiciaire), par de violentes échauffourées qui font trois morts par armes à feu et plus de 60 blessés.

Les chocs entre « étudiants » et forces de l’ordre reprennent de plus belle le 15 février, près du Parque del Este, dans la capitale, où la journée de « protestation civique » se termine par de multiples dégradations et la mise à sac, par des groupes de choc, de stations de métro [1]. Le lendemain, c’est sur la place Altamira – bastion emblématique de l’opposition depuis la tentative de coup d’Etat d’avril 2002 contre Hugo Chávez – et devant les locaux de la chaîne nationale Venezolana de Televisión que les contestataires établissent leurs quartiers, avec, en corollaire, pour leur répondre, un classique déluge d’armes non létales – gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc.

Ce qui, quelques jours auparavant, avait débuté comme une banale fronde étudiante a, entre temps, changé de nature. Avec pour chefs de file Leopoldo López, coordinateur national du parti Volonté populaire et ex-maire de Chacao (un quartier chic de Caracas), la députée María Corina Machado, très appréciée dans les secteurs les plus radicaux, ainsi que le maire « social-démocrate » du grand Caracas, Antonio Ledezma, les dirigeants de l’opposition appellent au soulèvement contre le régime « autoritaire », « corrompu » et « incompétent » du président Nicolas Maduro. Ce que d’aucuns nomment déjà avec gourmandise « le printemps vénézuélien » vient-il de commencer ?

Le pays traverse une période délicate, nul n’en disconvient. Insécurité, pénuries (dont la très médiatisée absence de papier toilette dans les rayons des supermarchés), marché noir et surtout inflation galopante (56 % en 2013) y ont, ces derniers temps, semé, selon le camp où le citoyen se situe, l’inquiétude ou l’exaspération.

Un contrôle des changes ayant été instauré en 2003 par Chávez pour empêcher la fuite des capitaux, les Vénézuéliens qui ont besoin de dollars pour importer ou voyager à l’extérieur doivent passer par un organisme d’Etat et les acheter à un prix imposé, nommé « préférentiel ». La quantité de dollars disponibles à ce taux étant restreinte, alors que la demande demeure importante, un marché noir a surgi, sur lequel la monnaie américaine se négocie à des prix faramineux – jusqu’à douze fois le taux officiel de 6,3 bolivars par dollar. « Ce qui a réellement poussé l’inflation, il y a près d’un an, explique l’économiste Marc Weisbrot, co-directeur du Center for Economic and Policy Research, à Washington, fut la réduction de l’octroi de dollars pour le marché extérieur. Ceux-ci ont été réduits de moitié en octobre 2012 et pratiquement éliminés en février 2013. De sorte que beaucoup d’importateurs ont dû acheter davantage de dollars au marché noir. C’est de là qu’est venu le pic d’inflation [2]. »

Dans l’analyse du phénomène, beaucoup en sont restés là, pointant du doigt la responsabilité ou l’incompétence des cercles dirigeants au sein desquels, de fait, se déroule un débat – ouverture, poursuite de la même politique, radicalisation ? – sur les mesures à prendre pour mettre un terme à ces distorsions [3]. Mais bien peu ont mis l’accent sur la partie immergée de l’iceberg : comme au Chili, au cours des mois qui ont précédé le renversement et la mort de Salvador Allende, c’est bel et bien une entreprise de déstabilisation économique qui fait tanguer le Venezuela.

En novembre 2013, l’affluence populaire pour acheter « à des prix justes » les produits électroménagers de la chaîne Daka, après que, occupée par le gouvernement, elle ait vu ses biens confisqués à Caracas, Punto Fijo, Barquisimeto et Valencia, a mis un coup de projecteur sur les méthodes utilisées pour spéculer, saboter l’économie, ou les deux à la fois : après avoir obtenu plus de 400 millions de dollars publics, de 2004 à 2012, pour importer ces biens à bas prix, Daka pratiquait une surfacturation pouvant aller jusqu’à 1 000 % en les revendant. Au même moment, une inspection du magasin d’électronique et d’audio-visuel Pablo Electronica détectait une augmentation injustifiée des tarifs (de 400 à 2000 %). On pourrait remplir des pages entières d’exemples, tant ils sont légion. Dès lors, dans son offensive contre « la guerre économique », le pouvoir a mis en place un plan ambitieux de régulation des prix des biens et des services, et en a incontestablement récolté les fruits : le 8 décembre, alors qu’on les disait (ou croyait, ou souhaitait) moribondes, les forces chavistes remportaient les élections municipales, prenant ou conservant 76,42 % des mairies du pays (256 municipios) et devançant la Plateforme d’unité démocratique (MUD : 22,69 %, 76 municipios) de plus d’un million de voix. Depuis, la « Loi organique des prix justes », entrée en vigueur le 11 janvier 2014, limite les marges bénéficiaires sur les biens et les services à 30 %.

De quoi augmenter les pénuries s’insurgent les opposants et les économistes libéraux ! Mais quelles pénuries ? Pas un jour ne se passe sans que, comme le 5 février, dans l’Etat de Táchira, les autorités ne découvrent 939,2 tonnes – 939,2 tonnes ! – de riz, sucre, beurre, lait, café, huile, etc., dissimulés dans des entrepôts et soustraits aux rayonnages des magasins. Pas un jour ne s’écoule sans que, comme le 8 février, dans le Département d’Apure, on ne saisisse 32 tonnes d’aliments – et 4 992 rouleaux de papier hygiénique ! – destinées à partir en contrebande vers la Colombie. Ce même 8 février, le superintendant Luis Mota Domínguez informait que venaient d’être trouvés, dans trois dépôts de la Distribuidoras y Ensambles de Venezuela, située à Valencia (Etat de Carabobo), plus de 49 000 appareils électroménagers – machines à laver, cuisinières, réfrigérateurs, etc. – importés depuis plus de trois ans grâce aux millions de dollars « préférentiels » octroyés par le gouvernement. Alors des pénuries, effectivement, et pour cause, il y en a.

L’opinion ainsi travaillée par ces séquences de film catastrophe, l’opposition peut passer (ou re-passer) à l’action. Regroupée au sein de la MUD, elle n’a pas accepté la victoire de M. Maduro à l’élection présidentielle d’avril 2013, avec 50,66 % des voix. Cette marge étroite incita le candidat battu pour la deuxième fois en six mois [4], M. Henrique Capriles Radonski, à refuser de reconnaître le verdict des urnes et à lancer ses partisans dans une campagne de « désobéissance civile » qui provoqua onze morts et des dizaines de blessés. Washington ne donnant plus le « la » dans la région, depuis la naissance de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) et de la Communauté des Etats latino-américains et caraïbes (Celac), la campagne internationale entreprise sur le thème de la « fraude électorale » ne donna pas les résultats escomptés et cette poussée de violence s’interrompit momentanément.

Toutefois, pariant sur la panique suscitée, y compris au sein des milieux populaires, par la déstabilisation de l’économie, par l’annonce ou l’invention des pénuries, la droite dure pensait pouvoir donner le coup de grâce à la révolution bolivarienne à l’occasion des élections municipales du 8 décembre dernier. Elle les transforma en plébiscite et en vote-sanction contre la gestion de M. Maduro. Pari perdu. Au fil des mois, en gouvernant d’une main ferme, celui-ci a su renforcer sa légitimité. Après cette quatrième défaite en quelques mois [5], la perspective de reprendre le pouvoir se ferme à nouveau pour la droite : dans un pays accoutumé à voir se succéder les scrutins, il n’y aura plus d’élections avant les législatives de fin 2015 et un éventuel référendum révocatoire en 2016 !

Attendre, une fois de plus ? De la démocratie, certains secteurs de l’opposition vénézuélienne ont une conception toute particulière. Tout comme M. Leopoldo López, Mme María Corina Machado considère que, pour provoquer « le naufrage du régime », il n’est plus possible de respecter le calendrier électoral. C’est donc avec le slogan « la salida » (« la sortie ») que l’un et l’autre appellent à l’insurrection. En avril 2002, déjà, M. López a activement participé au coup d’Etat contre Hugo Chávez et figure sur la liste des signataires du décret qui, à l’instigation du bref dictateur, le patron des patrons Pedro Carmona, a alors dissous le Congrès et tous les pouvoirs constitués. Accusé d’irrégularités administratives lorsqu’il était maire de Chacao, il a été jugé en 2008 et s’est vu interdire toute postulation à une charge publique jusqu’en 2014. Comme lui (qui se voit en « président de transition »), Mme Machado (qui se rêve en « première présidente » du Venezuela), multiplie les contacts, en Colombie, avec l’ex-président Alvaro Uribe ou ses proches, ainsi qu’aux Etats-Unis où la visite qu’elle fit le 31 mai 2005, dans le Bureau ovale, au président George Bush, n’est pas passée inaperçue.

Leopoldo Lopez et Alvaro Uribe, 15 décembre 2011. (DR)
Leopoldo Lopez et Alvaro Uribe, 15 décembre 2011. (DR)

On notera au passage que l’offensive des secteurs extrémistes que l’un et l’autre représentent a, outre l’objectif de chasser M. Maduro du pouvoir, celui de mettre sur la touche M. Capriles, deux fois vaincu à la présidentielle et accusé de mollesse dans ses campagnes et la contestation des résultats. Dans le cadre de la lutte féroce qui se livre au sein de la MUD pour le contrôle de l’opposition, ce dernier fait le grand écart, se montrant (relativement) critique quant à la tactique de mobilisation de Volonté populaire, afin de conserver l’électorat de droite plus modéré, sans se couper totalement – « Nous sommes différents, mais nous sommes solidaires » – des radicaux. Avec même, parfois, quelques éclairs de lucidité : « Si le peuple humble ne participe pas [aux manifestations], a-t-il déclaré lors d’une interview donnée à CNN [6], ce serait mentir à ceux qui ont un espoir, à ceux qui sortent pour marcher, ce serait leur mentir que de leur dire qu’ils vont trouver la solution [la fameuse « salida »] du jour au lendemain. »

S’il est parfaitement vrai que comparaison n’est pas raison, et que la paranoïa n’est pas bonne conseillère, on ne peut manquer de noter les similitudes entre l’actuelle escalade et l’enchaînement des événements qui ont mené au coup d’Etat d’avril 2002. En ce sens, les trois morts du 12 février attirent l’attention. D’après les premiers éléments de l’enquête, tous trois, comme nombre des victimes d’il y a douze ans, ont été abattus d’une balle dans la tête ; politiquement aux antipodes, deux d’entre eux, l’opposant Bassil Da Acosta et le militant chaviste Juan Montoya, ont été tués, à proximité l’un de l’autre, par la même arme, dans le quartier de La Candelaría. On se souvient que le 11 avril 2002, des francs-tireurs tirant à la fois sur les manifestants de l’opposition et sur les « bolivariens » avaient chauffé les esprits à blanc, créé la confusion, et permis au groupe d’officiers félons ayant organisé cette opération de type militaire de renverser Chavez, accusé d’avoir donné l’ordre de tirer sur ses opposants [7].

Comme à l’époque on accusait les Cercles bolivariens – organisation populaire, d’essence pacifique, soutenant la révolution – d’être à l’origine de ces assassinats et d’agir comme les chemises noires de Mussolini, les « colectivos » (collectifs), organisations de base issues des quartiers populaires, sont aujourd’hui mis en cause, présentés comme des « bandes de délinquants protégées et armées par le chavisme » – quand ce n’est pas comme des « Tontons macoutes », ainsi que l’a fait El País, le 18 février [8].

Imité par beaucoup, ce quotidien espagnol avait, à l’époque, pendant l’incarcération de Chávez, du 11 avril au soir au 13 en fin d’après-midi, célébré le coup d’Etat : « L’armée, poussée par la rue, a mis un point final au rêve d’une rhétorique révolution bolivarienne menée par un ex-golpiste qui, après avoir gagné les élections, s’est transformé, depuis le pouvoir, en un autocrate dangereux pour son pays et le reste du monde (…) La goutte qui a fait déborder le vase et a soulevé les militaires a été la répression déclenchée par la police et les francs-tireurs fidèles à Chávez, qui ont causé quinze morts et une centaine de blessés au troisième jour d’une grève générale qui a uni paradoxalement syndicats et patrons [9].  »

Douze ans plus tard, unie dans sa même détestation de la gauche latino-américaine, en général, et de la vénézuélienne en particulier, l’internationale médiatique a été rejointe par la nébuleuse des « réseaux sociaux » qui, de tweet en retweet, à coups de photos de répression sanglante et de torture prises sous d’autres cieux, mais attribuées au gouvernement bolivarien, s’activent à le délégitimer [10].

Enfin, mais faut-il le préciser, ce n’est plus le président George W. Bush qui y va de son coup de pouce aux séditieux, mais l’administration de M. Barack Obama. En réponse au secrétaire d’Etat John Kerry, qui a condamné la « violence insensée » exercée contre les manifestants, le ministre des Affaires étrangères Elías Jaua a notifié le 17 février à trois diplomates américains en poste à Caracas – au… service des visas – qu’ils avaient 48 heures pour quitter le pays au motif de leur participation « à l’organisation et la promotion de groupes qui ont tenté de générer de la violence au Venezuela  ». « Ce sont des fonctionnaires qui vont dans les universités, a précisé le président Maduro. Nous les avons surveillés pendant des réunions dans des universités privées, ces deux derniers mois [11]. »

Alors que, deux jours auparavant, dans le centre de la capitale, des dizaines de milliers de Vénézuéliens, parmi lesquels des colonnes de jeunes et d’étudiants des Universités publiques, défilaient pour l’appuyer, le chef de l’Etat a assuré qu’il ferait poursuivre de la même manière « les opposants et les chavistes qui recourraient à la violence [12 ». Sous le coup d’un mandat d’arrêt pour celles du 15 février et pour ses appels à la sédition, et passé à la clandestinité, M. López est réapparu le 18 février, à la tête de manifestants « vêtus de blanc », pour aller déposer une pétition au ministère de l’Intérieur et de la Justice. Au terme de cette manifestation non autorisée, qui s’est néanmoins déroulée sans incidents dans l’est de Caracas, il s’est spectaculairement rendu à des fonctionnaires de la Garde nationale, avant d’être emmené dans un véhicule de police, non sans avoir dénoncé « une justice injuste et corrompue ».

Au même moment, les travailleurs de la compagnie pétrolière nationale PDVSA manifestaient eux aussi dans le calme, jusqu’au palais présidentiel de Miraflores, où M. Maduro appela à la paix. Toutefois, la production de « martyrs » permettant de dénoncer « la répression » et de se poser en victime devant l’opinion internationale, nul ne peut exclure que de futures provocations n’endeuilleront pas le pays. C’est ainsi que, au cours de la manifestation précitée, M. Maduro a lancé une très grave accusation – « Nous avons reçu l’information que la droite, la plus extrême droite de Miami et du Venezuela (…) a mobilisé des groupes pour le [Leopoldo López] chercher et le tuer afin de créer une crise politique et déclencher une guerre civile au Venezuela. » – avant de préciser que le gouvernement garantit l’intégrité physique de l’opposant. Trouvant l’histoire « trop belle pour être vraie », d’aucuns, sans aucun doute, hurleront à la loufoquerie ou à la manipulation. Toutefois, devant une caméra de CNN, l’épouse de M. López n’a pas démenti l’information : « Le gouvernement s’est montré préoccupé par cette situation et a pris contact avec la famille pour assurer la sécurité de Leopoldo [alors dans la clandestinité], et c’est ce qui a été fait » Qu’on se souvienne du 11 avril 2002 : pour arriver à leurs fins, les factieux n’ont pas hésité à faire tirer sur leurs propres partisans, utilisés comme chair à canon.

En attendant, dans l’après-midi du 18 février, des groupes criminels ont tiré sur une coopérative textile « chaviste », à Los Cortijos (Etat de Miranda), faisant un mort et plusieurs blessés. A Valencia, c’est une marche de l’opposition se dirigeant vers la Plaza de Toros qui s’est terminée avec huit blessés par balles. A Barquisimeto, le central téléphonique a été incendié…

Ce qu’on appelle la stratégie de la tension.


Caracas, manifestation d’appui à la révolution bolivarienne, 15 février. (DR)

Notes

[1] Voir la vidéo disponible sur http://www.aporrea.org/oposicion/n245262.html

[2]  The Guardian, Londres, 7 novembre 2013.

[3] Le 22 janvier, le gouvernement a annoncé l’activation d’un nouveau système de change, avec deux prix différents pour la devise : un taux préférentiel de 6,30 bolivars pour 1 dollar pour les éléments prioritaires et un taux maximum fixe pour les offres du Système Complémentaire d’Administration des Devises (SICAD) consacrées à d’autres aspects non prioritaires : voyages à l’étranger, cartes de crédit, lignes aériennes, envois familiaux, investissement étranger et réassurances.

[4] Le 7 octobre 2012, il avait déjà été battu par Hugo Chavez (55,07 % contre 44,31 % des voix). Malade d’un cancer, le président élu décédera le 5 mars 2013.

[5] Aux défaites subies aux deux présidentielle et à la municipale, il convient d’ajouter celle des régionales de décembre 2012, alors que le président Chávez luttait contre le cancer : le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) y remportait vingt Etats sur vingt-trois, la MUD n’en dirigeant plus que trois – Lara, Amazonas et Miranda, avec comme gouverneur Henrique Capriles dans ce dernier cas.

[6] « Capriles acusa a López de reeditar fracaso de la oposición por falta de apoyo popular », Correo del Orinoco, 18 février 2014.

[7] Lire « Chávez sauvé par le peuple », Le Monde diplomatique, mai 2002.

[8] Tout comme en 2002, des militaires et policiers hostiles au pouvoir en place avaient participé au golpe, on ne peut exclure, au vu des éléments et vidéos rassemblés par le quotidien Últimas Noticias, que des policiers du Service bolivarien des renseignements (Sebin), échappant à leur hiérarchie, soient impliqués dans les événements tragiques du 12 février. Une enquête est en cours, demandée par le président Maduro.

[9] Editorial « Golpe a un caudillo », El País, 13 avril 2012.

[10] Voir à cet égard les exemples qui accompagnent l’article de Romain Migus, « Coup de projecteur sur les zones d’ombre médiatiques », Venezuela Infos (http://venezuelainfos.wordpress.com/), 18 février 2014.

[11] Le Monde.fr avec AFP et Reuters, 17 février 2014.

[12] BBC Mundo, Londres, 16 février.

 

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